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A une exception près, les conseiller.ères Ecolo ont approuvé la proposition faite par le Collège d’octroi d’une subvention au bénéfice de WWF Belgique pour « un projet à réaliser dans la région amazonienne en collaboration avec les populations locales« .

Núria Bordes s’est abstenue et a justifié les raisons de son abstention pour un « problème de conscience » lié à la responsabilité des pays européens et singulièrement la Belgique dans ce désastre.

Incendies Amazone

Incendies Amazone

Intervention / justification d’abstention

Le projet de délibération relatif au point qui sera soumis en urgence concernant l’octroi d’un subside pour la lutte contre les incendies dans la forêt amazonienne.

Ces fonds de solidarité (10.000€) ont été prévus pour venir en aide aux personnes victimes de catastrophes naturelles or ces incendies sont causés par des hommes ! Envoyer 3.000€ au Brésil c’est plutôt du « Greenwashing » pour se donner bonne conscience. Par ailleurs, si Bolsonaro n’a pas accepté l’aide de la France par exemple, comment être certain que ce don arriverait à la bonne destination , les ONG étant des cibles pour le gouvernement brésilien?

Mais ce que je souhaite particulièrement, c’est amener la réflexion sur ce qui est le vrai sujet. La déforestation et le réchauffement climatique sont très fortement liés et pourtant les décisions politiques nécessaires n’ont pas encore été prises et sont maintenant devenues extrêmement urgentes. Apporter de l’aide au Brésil alors qu’en même temps l’Europe elle-même contribue énormément à la déforestation de l’Amazonie n’est pas cohérent.

Par exemple, la Belgique importe du soja du Brésil et d’Argentine principalement et qu’il faudrait une fois et demie la surface de la Belgique pour en produire une quantité équivalente.

Concrètement, on sait que ces actions de défrichage sont motivées par l’extension des cultures d’huile de palme (!) et de soja dont l’Europe est un des principaux importateurs!!!

Une motion intelligente et conséquente pour combattre les feux de forêts serait alors:

  • de diminuer drastiquement la consommation de viande d’animaux nourris au soja
  • d’éviter et de refuser absolument l’huile de palme dans les préparations (industrielles)

Etre « écolo » suppose une vue « systémique »!

La motion qui aurait du sens, serait celle qui viserait à entreprendre des actions ici à WSL,

par exemple, en modifiant l’alimentation servie dans les écoles communales. Voilà une action concrète, très forte et surtout cohérente par rapport à la situation là-bas au Brésil …

En conclusion : Adhérer à l’octroi d’un subside de 3.000€ pour la lutte contre les incendies en Amazonie et compte tenu des circonstances, me pose un vrai problème de conscience et je ne peux pas vous suivre.

Núria Bordes

Conseillère communale Ecolo-Groen

nb.dolcisalat@gmail.com

En complément:

Pour illustrer le sujet de l’impact de la production de soja en amazonie, selon un article dans Le Soir fin août:

D’après Greenpeace, la superficie agricole nécessaire pour répondre à la demande belge a considérablement augmenté ces dernières années, atteignant une surface quasi aussi grande que le territoire belge et empiétant sur des zones à haut risque de déforestation.

D’après un nouveau rapport de l’ONG publié vendredi, la viande belge, et plus particulièrement celle produite en Flandre, très dépendante du soja, a un réel impact sur la déforestation. « La large majorité de notre cheptel est nourrie avec du soja importé en garde partie d’Amérique du sud », explique Sébastien Snoeck, expert en agriculture et élevage durables chez Greenpeace Belgique.

Entre 2013 et 2017, la superficie agricole nécessaire pour répondre à la demande belge est passée de 1,5 million d’hectares à 2,7 millions, soit une augmentation de plus de 80 % en quatre ans. Selon Greepeace, près de la moitié de cette surface entraîne un risque élevé à très élevé de déforestation au Brésil, en Argentine et au Paraguay. Les trois quarts de nos importations de soja sont destinés à l’élevage. Le reste va à la production de biocarburants (19 %) et à la consommation humaine directe (à peine 3 %).

Le rapport de Greenpeace intervient alors que la forêt amazonienne est en proie à de violents incendies, notamment causés par la déforestation, elle-même conséquence de l’élevage et de la culture du soja.